Retraites : tout le monde a perdu !

Publié le par L'admin

La publication des décrets d'application de la réforme des retraites, avant la fin du mois de décembre, nous incite à faire quelques remarques, non pas sur la réforme elle-même (il a déjà été beaucoup dit et écrit), mais sur les traces que le débat, quelque soit sa forme, a laissées sur le fonctionnement de la société française.

Qui a perdu ?

Le gouvernement, acculé a une réforme que tout le monde jugeait nécessaire, s'est vu  contraint, par les agences de notation,  à une démarche d'économies drastiques basée uniquement sur une régression sociale,  sans pouvoir réellement négocier avec les différents partenaires.

 La menace, bien réelle, sur la note de la France (AAA) par les agences de notation  (menace qui entraînerait , pour  notre pays qui emprunte tous les jours des milliards d'euros sur les marchés financiers,  une hausse insupportable des taux d'intérêts et donc une augmentation exponentielle  de notre déficit) a bloqué toute évolution possible dans le débat, si tant est que le gouvernement ait vraiment eu l'intention de débattre.

Toujours est-il, que dans l'opinion publique, le chef de l'état qui était porteur de cette" réforme" paie (au niveau de sa côte de popularité)  le prix du carcan imposé par les institutions financières internationales.

Bien sûr, ce n'est pas ce seul élément  qui conditionne sa côte de popularité, mais les français ont pu constater qu'en ce qui concerne les grands enjeux économiques de notre pays (et le financement  de notre mode de retraite futur en est un) les solutions nous sont dictées par la finance internationale.

                                   Et à notre avis, ce n'est qu'un début !

            Alors, à l'avenir, quand les grandes réformes économiques  devront être mises en place, quelle sera la liberté de manoeuvre  de nos élus ?


Les Syndicats, à cette occasion, ont prouvé qu'ils pouvaient rester unis jusqu'au bout de leur combat. Il y avait très longtemps qu'une telle union n'avait pas été constatée. Ceux-ci ont été soutenu par une opinion publique qui n'a pas faibli, là aussi, jusqu'à la fin du conflit. La participation aux manifestations, au delà de la polémique au niveau des chiffres, est restée à un niveau sans précédent.

                                   Et tout cela ..... pour rien !

            Alors, qu'en sera-t-il des mobilisations futures ? Puisque les différentes actions (grèves, manifestations, blocages, etc) ont montré leurs limites, quelles seront les possibilités de mobilisation et d'expression efficaces pour les citoyens dans l'avenir (dans le cadre de la Loi bien entendu)? Les sacrifices individuels inhérents à ces actions (perte de salaire entre autres) ne seront-ils pas trop lourds à la vue des résultats ?


 L'opposition n'a pas capitalisé sur les difficultés du gouvernement dans ce débat. Et pourtant, c'était pour elle une occasion rêvée. Peut-être, tout simplement, les français ont-ils compris que le projet proposé par celle-ci n'était pas si éloigné, dans ses grandes lignes, de celui du gouvernement. Les discours contradictoires de leurs leaders n'ont  pas arrangé les choses.


L'industrie a payé un lourd tribut financier et n'a pas encore récupéré les pertes générées par les événements. Contrairement aux milieux financiers qui arrivent à se sortir (même un peu trop bien) des difficultés qu'ils ont rencontrés au début de la crise (crise qu'ils ont eux-mêmes provoquée), les PME et PMI prennent de plein fouet une perte de chiffre d'affaires,  dans un contexte pour le moins défavorable et même catastrophique pour certaines.


Nous tous, qui voyons se mettre en place des dispositions qui grignotent  petit à petit tout ce qui faisait que la retraite était perçue comme une période ou les gens pouvaient souffler et se consacrer  à "autre chose",  constatons que seule la logique comptable compte dans le débat.


            Avez-vous entendu quelqu'un parler du niveau des pensions, qui, pour un très grand nombre d'entre nous, sera ou est déjà scandaleux ?

            Qui a pris en compte le temps réel de vie en bonne santé (par catégorie professionnelle)  pour déterminer l'âge de départ ?

             Comment fait-on pour assurer du travail au delà de 45 ans? Alors que cet âge est déjà considéré au niveau des entreprises comme étant la limite pour embaucher (à 45 ans, dans les services de recrutement des grosses sociétés, on est déjà considéré comme sénior).


Des questions, il y en a beaucoup d'autres.


La promesse d'une réforme du système peut, peut-être, nous laisser un petit espoir. Nous verrons.

 

JD

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